La Coalition des ami.es du parc Jarry (CAP Jarry)

Historique

Naissance de la CAP Jarry

En 2004, Tennis Canada qui se trouve à l’étroit dans l’espace du parc qu’il occupe alors (les anciennes installations de baseball) souhaite s’agrandir en déménageant la piscine près du chalet boulevard Saint-Laurent, éliminant aussi le parc à chiens et étendant son emprise dans le parc. Les élus du moment voient d’un assez bon oeil le projet, mais pas les citoyens! Une mobilisation citoyenne active s’en suit, et deux consultations publiques plus tard, Tennis Canada réaménage ses espaces sans gagner (ou presque!) un pouce de plus du parc, la demande des citoyens. Considérant la densification depuis des alentours du parc et le réchauffement climatique, on peut affirmer que ceux-ci ont réellement été visionnaires en s’unissant pour préserver cet espace vert si précieux.

Consultez le rapport de consultation de l’Office de Consultations Publiques de Montréal pour saisir l’ampleur du projet et celui de cette lutte !

Ce regroupement de citoyens réalise alors qu’il existe un lobby important de différents groupes dans le parc, chacun prêchant pour ses besoins. Tennis Canada veut plus de courts et de sièges, les ligues de baseball plus de monticules, la ligue de soccer plus de terrains… Mais les utilisateurs du parc de manière libre ou auto-organisée n’ont pas de voix, pas de ligue de pique-niqueurs, ni d’association de promeneurs, ni d’union des joggeurs ou des joueurs de frisbee pour revendiquer des espaces libres de détente et de loisir. L’équilibre fragile entre les différentes utilisations du parc est ainsi constamment en péril. En réponse est fondée la Coalition des amis du parc Jarry, qui se veut la voix des citoyens qui fréquentent le parc Jarry de manière libre, ludique et qui désirent que le parc se développe comme un espace vert, accessible, dédié à la détente et aux loisirs extérieurs.

Les grandes actions et réalisations depuis

La CAP Jarry s’engage de 2006 à 2008 dans un processus de discussion soutenu avec le Service des grands parcs de la ville de Montréal, alors à réviser le plan directeur d’aménagement du parc. Après un processus de présentations et de consultations publiques assez exigeant, un équilibre est trouvé. Il répond aux différents besoins des utilisateurs du parc, enchâssant le développement du parc depuis. On peut signaler notamment la création alors de la butte de glisse, le changement de vocation de certains terrains de sport, certains redevenant des zones libres pour la détente et le loisir, la création des nouvelles portes d’entrée boulevard Saint-Laurent.

2009 restera l’année des grands projets immobiliers dans le parc !

La Cap Jarry mène alors avec succès une campagne pour empêcher la construction d’un bâtiment annexé au chalet du parc visant à accueillir l’ensemble des forces policières de l’arrondissement ! La CAP Jarry canalise l’énergie et la voix des citoyens qui trouvent inacceptables de construire dans un parc pour y abriter des services municipaux, même un service policier. Interventions au conseil d’arrondissement, représentations aux consultations publiques, pétitions, rien ne convainc le conseil (il faut noter la dissension de Mme Elsie Lefebvre, conseillère de Villeray et membre de l’opposition). Devant la nécessité de tenir un référendum pour aller de l’avant, le conseil d’arrondissement met fin au projet : une victoire citoyenne qui dit non à la bétonisation du parc Jarry.        Consultez cet article

La même année, Tennis Canada propose de construire un 2e étage au Centre tennistique afin d’abriter 4 courts de tennis en terre battue. Cette construction nécessite une dérogation aux règlements car le bâtiment passe de 13 à 22 mètres, plus haut que les arbres! La CAP Jarry s’oppose à cette construction, entre autres, parce qu’il y a des alternatives de construction beaucoup plus intéressantes et que ce 2e étage obstruera des vues patrimoniales qu’offre le parc Jarry sur le mont Royal. Malheureusement, malgré les efforts de la CAP Jarry et de nombreux citoyens, les élus décident que le projet ira de l’avant et nous perdrons collectivement des vues magnifiques sur le mont Royal.

En 2011, le gouvernement du Québec amorce la révision de la loi sur l’aménagement et l’urbanisme. On y envisage « la possibilité pour un conseil municipal de délimiter, dans des situations précises, des zones franches à l’intérieur desquelles aucune approbation référendaire ne serait requise ». Fort de sa victoire référendaire contre le poste de police, la CAP Jarry soumet un mémoire: » Révision de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme – L’importance de l’implication citoyenne « . Nous y proposions plutôt de rendre la participation des citoyens décisionnelle: un impact pour leur action, voilà ce qui incite les citoyens à s’impliquer. Le gouvernement du parti libéral défait, la loi est morte au feuilleton.

En 2012, à l’initiative de la CAP Jarry, le conseil d’arrondissement a adopté à l’unanimité, une déclaration relative à la protection des vues patrimoniales sur le mont Royal qu’offre le parc Jarry: « toute nouvelle structure ainsi que tout agrandissement de structure existante dans le parc Jarry, incluant l’espace occupé par Tennis Canada, soient complètement interdits si l’érection de cette structure ou de cet agrandissement cause une obstruction complète ou partielle de la vue patrimoniale qu’offre le parc Jarry sur le mont Royal.» Nous souhaitons que ceci devienne un règlement.

Depuis 2018, la CAP Jarry canalise le questionnement citoyen autour du projet de toit rétractable de Tennis Canada pour le court central.  Il y a une forte opposition à ce que des fonds publics contribuent à une structure, estimée à 70 M$, qui ne servirait qu’au sport professionnel, qui dégraderait le magnifique panorama du parc et viendrait obstruer les vues patrimoniales qu’offre encore le parc Jarry sur le mont Royal. Ce stade couvert ouvre aussi la porte à la tenue d’événements majeurs fréquents, incompatibles avec la vocation du parc, le cœur et les poumons des quartiers densément peuplés de Villeray, Parc-Extension et Petite-Patrie. Un des points culminants de ces actions a été le dépôt au Conseil de la Ville de Montréal d’une pétition s’opposant au projet de toit rétractable de Tennis Canada, lancée par la CAP Jarry, avec ses 2 389 signatures. Le projet, plombé par la non acceptabilité sociale, a été abandonné lors de la pandémie. Mais encore tout récemment, le projet de toit refaisait les manchettes. Lisez la lettre aux médias que la CAP Jarry a envoyée.

Autres actions

En janvier 2021, la CAP Jarry crée La Forêt éphémère.  Plus de 250 conifères ont été apportés par les citoyens, donnant une deuxième vie à leurs arbres de Noël. Près de 200 souhaits ont été attachés à une branche par les citoyens et citoyennes. Durant la dizaine de jours du projet, se promener dans la Forêt éphémère pour y lire les souhaits est devenu une activité populaire.  La Forêt éphémère est aussi devenue un endroit prisé pour jouer à cache-cache. Plusieurs ont aussi apprécié la bonne odeur de sapinage. Puis, elle était quand même bien jolie cette petite forêt!

En 2011, dans le cadre du 85e anniversaire de la création du parc Jarry, la CAP Jarry a décidé de donner la parole au parc! Elle a confié ce mandat à Audiotopie qui a créé un parcours audioguidé qui nous fait découvrir le parc sous un angle tout à fait original. Dans le ventre du parc Jarry: un parcours poétique avec la narration de Marcel Sabourin dont ont profité les citoyens, certains dans le cadre des Journées de la culture 2011. Cette audiobalade vous présente cinq lieux du parc. A faire en tout temps.
Pour les détails

En 2010, la CAP Jarry organise la plantation d’un orme dans le parc afin de souligner le 85e anniversaire de la fondation du parc Jarry. Cet arbre grandit peu à peu, à proximité des terrains de basketball.

De 2007 à 2011, la CAP Jarry organise la Fête annuelle du parc Jarry. Une journée durant laquelle des centaines de personnes sont venues célébrer la beauté du parc.

En mars 2007 et à l’hiver 2008, d’immenses panneaux publicitaires installés sur la rue Jarry longeant le parc du côté nord viennent abimer le panorama qu’offre le parc; veut-on transformer le parc en bord d’autoroute? La CAP Jarry se mobilise et les actions citoyennes libèrent le parc des panneaux. On n’ose pas imaginer l’allure qu’aurait pu avoir le parc maintenant si cette manière de faire s’était installée.

Dans le bulletin d’août 2007, François Touchette, président de la CAP Jarry à ce moment, écrivait: « Un tout dernier rajout que l’on verra cet automne sera la plantation de 56 frênes le long de la rue Jarry qui, dans ce secteur, a besoin d’être grandement revitalisée (…) Il est grandement temps que la ville-centre pense à rajeunir ses plantations d’arbres dans le parc Jarry en souhaitant que plus d’espèces d’ici y soient présentes (…). Je pense ici à l’aubépine ou cenellier, le pin gris et le pin blanc, le cerisier sauvage ou le merisier, le caryer, le noyer, le châtaignier, l’érable à sucre pour n’en citer que quelques-uns». Visionnaire, vous dites?

En 2006, la CAP Jarry en collaboration avec les Eco-quartiers Parc-Extension et Villeray et le   Groupe C-Vert, s’attaque à l’herbe à poux dans le parc. En 2007, une trentaine de bénévoles s’affairent toute une matinée à arracher cette mauvaise herbe autour de l’aire de jeux des enfants où cette mauvaise herbe abonde. Cette année-là, l’initiative a valu à la CAP Jarry le « balai d’or » de la Ville de Montréal. En 2010, certificat honorifique de l’Association pulmonaire du Québec à l’appui, notre corvée a éliminé 20 kilos d’herbe à poux dans le parc, une des plus grosses récoltes au Québec! Durant les deux dernières années, sans dire que nous avons gagné la guerre, il faut se réjouir du fait que l’herbe à poux est beaucoup plus rare dans le parc Jarry. Ainsi plus besoin de mobiliser une corvée, les quelques plants se font arracher par des promeneurs vigilants. Un parc à l’air avec moins de pollen pour le grand bonheur de ceux qui y sont allergiques.

Le 16 mai 2006, le parc Jarry devenait, grâce à la CAP Jarry, en partenariat avec Communautique, Île sans Fil, les Petites Mains, les Jésuites et les Clercs de St-Viateur, une zone WiFi, le premier parc branché du Québec. Un parc intelligent des années avant le projet de ville intelligente!